L’organisation du travail dans ce RTP ne doit pas se faire par discipline ou aire culturelle, mais autour de certains axes transdisciplinaires et qui transcendent les frontières imposées par les « aires culturelles ». Aucun axe « monde musulman » n’est donc envisagé comme tel. Trois axes majeurs sont proposés, l’un portant sur le rapport entre les débats publics et scientifiques sur le sécularisme, et l’autre sur les questions juridiques et déontologiques liées à la pratique actuelle de la recherche sur l’islam et enfin l’axe Arts et islams.
Risques, positionnalité et transferts
Comment le chercheur doit-il et peut-il se situer par rapport à son objet d’enquête dans un contexte d’état d’urgence ou de suspicion collective à l’égard de cet objet ? Comment peut-il protéger ses sources et se protéger lui-même ? Comment garantir la sécurité et la liberté des chercheurs menant des enquêtes de terrain dans des pays où la liberté académique est menacée, tels que l’Egypte ou la Turquie aujourd’hui ? Quel est l’impact de l’organisation actuelle des financements de la recherche sur des objets pré-pensés tels que la « radicalisation » ou le « terrorisme » sur l’émergence de recherches originales ou sur la survie de sous-disciplines d’apparence moins « utiles » ou moins liées aux questions de sociétés ? Comment améliorer ce qui semble être un malentendu voire un dialogue de sourds perpétuel entre la recherche et les médias ? Faut-il uniquement soumettre les chercheurs à des séminaires de media training ou est-il envisageable de former certains médias à la recherche ? Comment faire en sorte que les chercheurs puissent proposer des objets et des questions aux médias, plutôt que de simplement répondre à des interrogations binaires et normatives ? Ce groupe de travail mettra en conversation les chercheurs sur l’islam avec des juristes et des sociologues de la communication et des médias.